Les ruines circulaires.
2019-2024.
Une création soutenue par le CNAP.
Les Filles De La Photo.
Photo Saint-Germain.
Le BAL (conversation publique artiste/commissaire avec Sonia Voss, décembre 2023).
Vues de l'exposition présentée à la Galerie Maupetit à Marseille du 24 mai au 22 juin 2024.
"Dans un monde où le cours de la violence serait inversé,
Les larmes couleraient-elles le long de nos fronts?
Et le sang rejoindrait-il la mer du ciel?
Les héros meurent parce que le monde tourne,
tourne autour du soleil, qui lui même se meurt".
Dans le mirage des reconstructions fossoyeuses, je suis partie vers la Syrie à la recherche de souvenirs de fêtes dans un pays en ruine. Prise au piège de frontières infranchissables, je resterai dans un autre, que je nomme Nabil*.
Alors, guidée par les brûlures du soleil, j’ai emprunté la direction du désastre pour remonter jusqu’à son origine, jusqu’au mur.
Pour ne pas être confondue avec une espionne, j’hériterai de trois identités différentes**. Ainsi, et sans jamais prendre la parole, j’aperçois le feu à la fois créateur et destructeur, les vestiges-preuves qui s’entassent à l’infini et ceux qui naissent sous mes yeux, la lueur des espérances qui se résignent au sacrifice de leurs illusions, la catastrophe imminente tapie dans les angles morts des projecteurs.
Comme une antienne, les chemins de l’existence se soumettent aux lois de la politique, du hasard et des accidents poétiques."
*Liban, à l’envers
** Lina Bitar, Orianne Olive et Marianne Ciantar
Nourri de philosophie et de poésie - notamment des œuvres d'Etel Adnan, de Jorge Luis Borges et de Mahmoud Darwich - Les Ruines Circulaires est un essai photographique à mi-chemin entre récit métaphysique et documentaire qui remonte le fil du désastre jusqu’à son origine, jusqu’au mur de séparation de Kfar Kila, en se soumettant aux lois de la politique, du hasard et des accidents poétiques.
Les Ruines Circulaires nous emmène dans un Sud-Liban contemporain. Il aborde les questions de violence, d’occupation et d’exils forcés qui traversent le territoire de manière cyclique. Renversement des noms, identités fictives, pellicules retournées, solarisations, sont éprouvés pour laisser apparaitre une autre part de l’histoire. Ce corpus constitue une approche sensible du désastre à l’œuvre.