ORIANNE CIANTAR OLIVE

Née à Marseille d’une mère Maltaise et d’un père franco-suisse, Je vis une jeunesse marquée par les déménagements et les voyages qui m’emmèneront de la Camargue en Guyane, d’Europe aux Amériques. Je suis diplômée d'un master de Cinématographie, d'un DU en criminologie et en journalisme.

En 2004, résidente à Damas en Syrie, j’expose mes premiers travaux photographiques pendant le festival international de la photographie d’Alep. Je deviens alors photographe indépendante de presse puis journaliste. Je couvre l’actualité internationale au Japon, aux États-Unis, en France et au Proche-Orient pendant une quinzaine d’années avant de me consacrer pleinement à mon travail d’auteure qui mêle approche documentaire, recherches et expérimentations de formes. 



J'ai cofondé la structure d’intérêt général dédiée à la photographie Lose Control ainsi que la plateforme Stuck In Here qui diffuse des photographies et des témoignages en provenance de la jeunesse coincée en situation de guerre. J’y expérimente le décentrement du regard et une réflexion sur l'image de guerre. Dans son prolongement, une installation connectée en direct, interactive et immersive, nommée « À coeur », est présentée au public lors du festival Hors Pistes au Centre Georges Pompidou (Paris) en janvier et février 2023 et au musée MM Gerdau de Belo Horizonte (Brésil) de novembre 2023 à janvier 2024.

Ma démarche artistique est multi-dimensionnelle, ancrée dans la transdisciplinarité. En utilisant parfois les codes de l’autofiction, en jouant des frontières entre factuel et interprétations, entre mémoires inventées et histoires universelles, territoires rêvés et contraints, noir & blanc et couleurs surréalistes, carnet de bord et approche plastique, mes multiples facettes parviennent à trouver leur point d’ancrage et me permettent, en tant qu’auteure, de poursuivre une quête protéiforme.

Fascinée par le recommencement perpétuel des évènements et par leurs points de bascule, j’aime prendre place au coeur de zones de conflits, qu’elles soient géographiques ou existentielles, particulièrement lorsque ceux-ci apparaissent larvés ou dans un entre-deux. Moi-même sur le fil du rasoir, j’utilise la photographie pour tenter de comprendre ce qui s’y joue. Comprendre… Saisir ensemble, avoir en soi. Je mets alors les processus techniques sous tension. J’expérimente les gestes radicaux sur négatifs, les prises de vue sous dispositifs artisanaux, les points-limites au tirage, les bascules chromatiques en poussant les pellicules à leur paroxysme pour confronter la finitude des images aux épreuves infinies de la vie.

Apparaissent en filigrane, au fil des travaux, mes propres résistances et points de basculement.